Un, deux, trois

Publié le par huguettedreikaus

Les petites écoles que nous fréquentions après la guerre n’ont pas seulement éveillé nos esprits aux sciences, aux arts et à la littérature, elles nous ont aussi aidés à mieux prendre soin de notre corps. Tous les matins on contrôlait nos têtes, à la recherche de poux. Les parents soucieux de l’hygiène du cuir chevelu de leurs enfants les astreignaient tous les soirs à des séances de peigne à poux pour déloger les bêtes agrippées aux poils. Suivait alors une friction de Marie-Rose, un produit spécialement conçu pour un génocide radical des parasites et lentes. Si à l’école on avait satisfait à l’inspection de la tête, on devait se soumettre à un examen à la loupe des mains, des pieds, des ongles et du cou. C’est que les salles de bain n’existaient pas et, pour beaucoup, user de l’eau pour un emploi futile n’était pas évident.

En classe, après l’inspection des corps, les prières traditionnelles et le cours de morale, on faisait gymnastique. Debout à côté de notre pupitre, fenêtres ouvertes, quelle que soit la température extérieure, on s’adonnait à des exercices d’assouplissement : fléchir les genoux, plier les côtés, bras en avant, bras de côté, se baisser sans plier les genoux, bras en l’air. Le rythme était donné par le maître à l’aide de claquement dans les mains, dans les temps les plus archaïques. Plus tard, les trois temps de la valse Le Beau Danube bleu rythmaient nos mouvements. Une fois les fenêtres refermées, on prenait sa place et le cours de ses activités, en sueur. L’odeur de la classe devenait quelque peu âcre. Heureusement que les effluves du schnaps répandu sur les tartines de dix heures couvrait ce que ce suint avait de désagréable !

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