Le look bucolique

C'est le salon de l'agriculture ! C'est l'amour est dans le pré sans Carine Le Marchand et c'est toi qui fais le casting pour trouver l'éleveur de tes rêves car ils sont tous là, même ceux du sud de la Picardie à préparer les tétons d'Olga et à lustrer le poil des taureaux pour les concours de beauté bovine qui a fait dire à Karĺ Lagerfeld : « mon père travaillait pour le lait Gloria il était jury pour dégoter les plus belles vaches... je fais la même chose ».

Il y a des génisses bien foutues. Oui mais il n'y a pas que ça. Il y a aussi les problèmes des paysans. Même les cochons doivent être light pour ne pas poser des atomes de gras sur la chair à bikini ou sur les corps mâles clonés, sur les rugbymen en deux dimensions qui sont accrochés au mur au-dessus de la télé où s'inscrivent les mouvements de gym de la Wii. Ils remplacent la photo de la mémé ridée qui pourrait provoquer des ruées sur les tartes aux quetsches et les beignets à la cannelle. La porcherie devient un ‘fitness center’, un temple de l'amaigrissement. L'expression « gros porc » disparait nous enlevant 50 % de notre capital- insultes. Va falloir inventer du neuf.

Oui le salon de l'agriculture serait un vivier de vocabulaire. Pour l'insulte et les mots tendres « mon lapin », « mon poussin », « mon chou ». Il faut sauver ces produits issus de l'agriculture traditionnelle pour garder nos phrases phares, sans quoi nous serions obligés de nous appeler " mon toffu", ou " mon xylitol". 

Et les insultes alors : "espèce de plat de chez Tricatel"… il faut une éducation pour ça.

Alors tous au salon de l'agriculteur. Par la  barbe de la bique, par les cornes d'Olga et par la trique du cheval. On veut  garder ces mecs qui nous permettent aussi d'aller au marché pendant les vacances parce que sans les marchés pendant les vacances, y a plus que les châteaux à visiter et les savons à acheter.