ça s’en va et ça revient

Publié le par huguettedreikaus

C’est la dernière ligne droite, c’est le sing sing des candidats, le couloir qui les mène à la mort ou à la grâce. Mais avez-vous une idée de ce qui se passe dans une telle tête jusqu’au moment de la délivrance dimanche soir ? C’est un remake du livre de Peter Handke : ‘die angst des tormanns biem elfmeter’ (la peur du goal avant un coup franc). La personnalité de celui qui attend tout du résultat du scrutin devient multiple… tantôt up, tantôt down. Le candidat baigne encore dans le liquide amniotique de l’espoir avant l’expulsion et il ne sait pas où donner de la tête.

Nommons le -Serge Muller-Schmitt-. Que fera-t-il les prochains jours ? Tout ! Il va se regarder dans la glace pour s’imaginer dans le costume bleu avec cravate si commun aux hommes politiques, aux placiers en assurance et aux vendeurs de Mercedes. Les femmes imagineront des coiffures sages extraites de Point de Vue et images. C’est le moment où on verra le sosie de Julie Gayet se transformer en sosie d’Angela Merkel. Serge Muller Schmitt courra chez sa maman pour entendre des mots partisans mais apaisants. Il rendra visite à Carmen  qui devra lui faire les cartes. Il ira à la messe dimanche matin mais brûlera des cierges à Saint Antoine dans toutes les églises de son coin. Il prendra des fleurs de Bach car l’espoir peut s’avaler en gouttes. Il téléphonera à tous ses colistiers et les épieurs américains entendront des milliards de «  on va y arriver. T’inquiètes pas on va y arriver ! » lors des écoutes sur le territoire français. Les yankees y perdront leur lapin comme dit ma nièce Beyoncé, car d’habitude  les week-end,  ils entendent des « nous on fera du pot au feu » ou des « je joue le 3 et le 17 en placés » puis Serge Muller-Schmitt  ira de bureau de vote en bureau de vote en posant un regard inquiet sur les urnes, le même regard inquiet qu’il jetait sur le ventre rond de sa femme enceinte avant la pratique de l’échographie.

 Il y a de l’adrénaline dans l’air et de la sueur. Ce week-end l’air sera rempli de l’odeur aigre de la sueur de l’inquiétude.

Les électeurs d’ailleurs en ont plein le nez, aussi à cause de tous ces superlatifs d’’égomanes’ «  je suis le meilleur » « je suis extraordinaire » «  je suis le seul possible et crédible ». Comme on  dit chez nous ‘eigelob stinkt’.

Confucius dit : «  Et voici que le pharaon superbe entrevit la victoire et s’élança sur la brèche que l’océan lui avait ouverte mais Dieu referma l’océan et le pharaon fut englouti ». Ou comme dit mamema : «  es word schon alles schief gehn »

 

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