A la ferme-auberge

Publié le par huguettedreikaus

Je n’aimais pas tante Françoise. C’était tatie Danielle, en moins douée que Tsila Shelton. Mais je lui dois de connaître l’engouement des Städler (citadins) pour les Vosges. Le dimanche, ils allaient dans lesVosges les plus proches, vers Grendelbruch, en vélo ou en tandem. Mais toujours le sac au dos. Quand l’appel lointain les tenaillait, ils prenaient le train pour Villé, Orbey, Munster. C’était là le point de départ d’autres randonnées, sur des parcours déjà flechés par le Club vosgien, à la rencontre de l’air frais, de l’ombre, des sapins et des biches. Dans le sac à dos, des œufs durs, des pommes, du pain, de la saucisse de ménage. Mais on savait qu’au détour d’un chemin, dans une petite auberge, on aurait une tartine de miel, une part de tarte aux myrtilles ou un morceau de fromage de montagne, à n’importe quel stade de maturation.

La ferme-auberge est née de la faim des randonneurs. Au début, elle était un refuge pour promeneurs fatigués, déshydratés et au bord de l’inanition. On mangeait à la bonne franquette, des produits du cru. C’était avant. Avant les chartes, les législations, les prélèvements biologiques, les patentes, les taxes, le carrelage au sol et les armoires de réfrigération obligatoires. Avant la banalisation et la standardisation du cahier des charges des « repas marcaires ».

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