Portrait chinois

Publié le par huguettedreikaus

Avec les politiques, dans le portrait chinois, il y a les classiques. L'un serait un nain, l'autre Bécassine, le troisième, plutôt régional, une serrure à trois points. Ce jeu-là permet de grands éclats de rires. Et quand on est soi-même la solution du jeu, on a une idée de l'opinion des autres à notre sujet.
J'ai fait des portraits chinois dans ma tête. Portraits chinois de choses qui nous entourent. « Si j'étais un objet, je serais un cercueil ; qui suis-je ? » Réponse : « je suis tout ce qui s'avale, la fumée des cigarettes, l'alcool des boissons et le sucre des aliments ».

Nous y voilà ! Le sucre va être interdit, sa pub sera muselée, les enfants auront des muselières. Bientôt les éclairs se vendront sous le manteau dans les quartiers chauds, là où la police gastronomique ne met pas les pieds. Les éthylomètres seront accompagnés de glucomètres. Les citoyens seront envoyés sur des balances qui dénonceront les excès. Les diététiciens patentés auront leurs bureaux dans les mêmes locaux que la Rousse.
Portrait chinois, autre question : « je suis une boîte d'où sort le diable, qui suis-je ? » Réponse : « l'ordinateur », qui vous fait passer vos nuits de solitude et vos journées de mélancolie devant des sites d'enchères ou acheter à prix d'or le parfum de maman, la poupée de votre enfance, le catalogue des images Suchard qu'à l'âge de 7 ans vous avez collées avec vos tablettes de chocolat.
Ce PC, robot inhumain truffé d'octets, fait croire que le bonheur est au bout d'un clic, pour les images Suchard comme pour l'amour. Et hop, clic et clic, je trouve l'âme soeur avec des mots - mais surtout avec des maux.
Les sites de rencontre sont la SPA des coeurs solitaires ; on y trouve des toutous traumatisés par la vie, en manque de canapé ou de chaleur humaine, mais aussi des toutous prêts à mordre et à déchirer le tapis du salon au nom de vieilles rages mal enfouies. Hannibal Lecter n'est pas seulement au cinéma.

On croit au PC comme on croit aux chiffres d'Euromillions données par une voyante, en oubliant que si elle les connaissait vraiment, c'est elle qui les jouerait et il n'y aurait de voyante que milliardaire ! Maman disait toujours « les voyantes sont nées dans les cirques, c'est une façon pour certaines bonnes femmes de gagner leur vie. Sais-tu qui était voyante dans les cirques ? Les femmes trop grosses pour faire du trapèze ».
J'ai fait mon portrait chinois. Si j'étais un animal, je serais un hérisson. Toujours mal coiffée. Toujours sur la route. A approcher avec douceur. A prendre avec des pincettes. Mais je suis surtout un hérisson parce que je n'aime pas être « à poil ».

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